Agriculture bio dans le monde : quels sont les pays les plus dynamiques

3 avril 2020

A l’échelle mondiale, le secteur de l’agriculture bio ne cesse de progresser : entre 2000 et 2017, le nombre de fermes bio a en effet été multiplié par 11. La surface cultivée en agriculture biologique a également connu une forte hausse. Mais quels sont les pays les plus concernés ?

Une progression constante pour le secteur de l’agriculture bio

Le marché alimentaire bio mondial a été plus que multiplié par six en près de 20 ans, pour atteindre 92,8 milliards € en 2017. Il représentait environ 4% du marché alimentaire global.

Début 2019, près d’une centaine de pays se sont investis dans le secteur de l’agriculture biologique avec la mise en place d’une réglementation. Une vingtaine d’autres pays étaient en cours de préparation, parmi lesquels l’Afrique du Sud, le Bangladesh, l’Egypte ou encore le Sri Lanka.

La situation par continent

Les principales motivations des pays mondiaux pour passer au bio s’articulent autour de 4 préoccupations majeures : la santé, l’environnement, la sécurité alimentaire et la qualité des produits. Au niveau mondial, les 2 premiers pays les plus consommateurs de produits bio sont l’Amérique du Nord et l’Europe.

Le marché bio européen, un secteur dynamique

En 2017, l’Europe comptait 7 marchés bio mondiaux parmi les 10 premiers, soit près de 42% du marché bio mondial, avec une valeur financière estimée à presque 40 milliards d’euros ! Ces chiffres très encourageants s’expliquent principalement par l’essor de la distribution spécialisée et la mise à disposition des marques de distributeurs.

La France fait figure de très bon élève, en prenant la 3ème place du marché mondial pour les produits bio en 2017 avec une part de marché de près de 5%. L’engouement des consommateurs français pour les produits bio ne cesse de se développer : 88% des Français ont en effet déclaré avoir consommé des produits bio en 2018, principalement des fruits et légumes.

L’Asie : un marché bio en forte progression

Avec une hausse de leurs revenus, les consommateurs asiatiques s’intéressent de plus en plus aux produits bio. En 2017, le secteur a donc connu une forte augmentation, avec une estimation à près de 10 milliards d’euros. Comme pour les autres pays, les principales motivations pour la consommation de produits bio sont l’environnement et l’envie d’avoir accès à des produits de qualité et plus sûrs.

Crédit Photo Rajesh Ram

Les six principaux marchés d’Asie pour les produits bio sont la Chine, le Japon, le Kazakhstan, la Corée du Sud, l’Inde et les Emirats-Unis.

En 2017, la Chine était le quatrième marché bio au niveau mondial et le premier en Asie. Il a été estimé à 7,6 milliards € en 2017, mais les produits bio ne représentaient encore qu’une modeste part des ventes totales de produits alimentaires : 1,1 %.. Il s’agit d’un marché avec un grand potentiel de développement.
En raison des problèmes de sécurité alimentaire en Chine1 et de l’augmentation de leurs revenus, les habitants se tournent de plus en plus vers les produits bio. Ceux-ci sont, considérés comme sains, qualitatifs, à la mode et modernes. Les consommateurs sont attentifs aux étiquettes des produits alimentaires et sont intéressés par les articles de presse sur la santé. Ils sont également de plus en plus préoccupés par la qualité de l’eau.

Australie et Nouvelle-Zélande, des pays de plus en plus sensibilisés au bio

Du côté de l’Océanie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande voient également le marché bio se développer de plus en plus suite aux nouvelles attentes des consommateurs. En effet, près de 65% des Australiens ont déclaré avoir acheté au moins un produit bio au cours de l’année 2018, soit une hausse de 5 points par rapport à l’année précédente.

En 2018, les Australiens qui achetaient déjà des produits bio auparavant en ont acheté plus régulièrement et dans plus de catégories de produits, en augmentant la part du budget consacré. Les principaux produits bio consommés en Australie sont comme en France les fruits et légumes, suivis de la viande de bœuf, des plats cuisinés et des produits laitiers.

En Nouvelle-Zélande, le marché bio se développe de plus en plus, avec une estimation à 145 millions d’euros en 2017. Les produits frais sont les principaux produits bio plébiscités.

Amérique Latine et Afrique : une progression plus timide

L’Amérique Latine et l’Afrique s’investissent de plus en plus dans le secteur du bio, mais font face à certains freins qui limitent leur croissance, notamment pour des raisons économiques et politiques.

Du côté de l’Amérique Latine, c’est le Brésil qui se place en tête des pays les plus dynamiques, avec un marché estimé à près de 780 millions d’euros en 2016 concentré principalement dans les grandes villes.

En Afrique, le secteur du bio se développe grâce aux exportations, avec la création de nombreuses AMAP notamment au Bénin, au Mali ou encore au Sénégal.

Quels pays importent et exportent le plus de produits bio ?

Du côté de l’import-export de produits bio, les pays qui arrivent en tête du classement sont les Etats-Unis, l’Union Européenne, le Canada et le Japon. Certains pays comme la Suisse, le Japon, la Corée du Sud ou la Russie sont très dépendants des importations à cause du manque de développement des surfaces cultivées en bio sur place.

La Chine importe également beaucoup de produits bio. 30 % des produits bio vendus dans la grande distribution chinoise sont importés, avec principalement la viande, les huiles de consommation courante et les produits laitiers.

Du côté des exportations, l’Italie, les Pays-Bas et la Chine sont les principaux pays exportateurs de produits bio au niveau mondial. La France arrive en 5e position.

Les tendances mondiales du marché bio

Du côté des tendances mondiales, plusieurs constats ressortent pour l’ensemble des pays. L’offre de produits bio se développe un peu partout dans le Monde, notamment via le canal de la grande distribution et de la vente en ligne. Les jeunes représentent le segment de la population le plus sensibilisé aux avantages de consommer des produits bio, principalement pour améliorer leur santé et contribuer à préserver l’environnement. Le frein majeur est défini par le manque d’informations prodiguées aux consommateurs, qui se sentent en général peu ou mal informés dans un grand nombre de pays.

Source: Agence Bio

Crédit photo:  Jed Owen 


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