Alimentation, Covid-19 et confinement: la crise vue du web
L’alimentation sur le devant de la scène
Il n’aura échappé à personne que lors du confinement en France, du 17 mars au 11 mai 2020, la question alimentaire est apparue comme cruciale.
Excellent révélateur des centres d’intérêt du moment, le contenu des réseaux sociaux est une mine d’informations dont on ne peut plus se passer aujourd’hui.
Intéressons-nous tout d’abord au volume des messages contenant les mots-clés « aliment », « alimentation » et « nourriture ». De 50 mille messages hebdomadaires avant la crise, on passe à plus de 100 mille. Le volume de conversation double.
C’est une progression d’autant plus significative que le sujet alimentaire est habituellement très présent sur les réseaux sociaux et les blogs (cuisine, santé, minceur, bien-être…). Ses variations sont donc rarement aussi fortes.
Parallèlement à cette augmentation du nombre de messages, on observe une augmentation du nombre d’auteurs parlant de l’alimentation. Cela signifie qu’un nombre croissant de personnes se sentent concernées. Ainsi, en temps normal, comme lors du mois de janvier 2020, 126.000 personnes communiquent sur les mots-clés cités précédemment. Deux mois plus tard, en mars, environ 225.000 auteurs évoquent le sujet.
La question bio pendant le confinement
Si l’on s’attache plus particulièrement au sujet de la bio pendant la durée du confinement, on constate que les mots les plus utilisés dans la conversation digitale sont « locaux » et « santé ».
Cette crise ayant entravé les échanges commerciaux internationaux, il semble logique que l’intérêt pour la production alimentaire locale croisse. Pour éviter la pénurie, le système doit faire preuve de « résilience ». Ce mot, toujours dans le domaine alimentaire, apparaît nettement plus dans la conversation digitale pendant le confinement. Il en va de même pour les expressions « circuit-court », « local », « localisme ».
On remarque aussi un pic d’utilisation du mot « résilience » au moment de la nomination du nouveau gouvernement, début juillet. En effet, les thématiques de la crise sont au cœur de la politique actuelle.
Cependant, l’importance prise par le « local » ne fait pas disparaître ce qui est une des préoccupations fondamentales quand on parle d’alimentation : la santé. Le hashtag #santé figure dans le top 5 des messages portant sur l’alimentation sur les 6 derniers mois.
Et quand on parle de santé, la bio n’est jamais loin car c’est un gage de qualité pour le consommateur, et de protection pour son environnement. Pour illustrer le propos, on peut citer ce post d’un internaute plaidant pour la réouverture d’un marché, qui selon lui permet clairement l’accès à des produits bio et locaux, synonymes d’alimentation saine et accessible.
Conclusion
Ce bref coup d’œil à la conversation digitale concernant l’alimentation pendant la crise sanitaire montre l’acuité du lieu de production par rapport à celui de la consommation.
Elle est liée à deux enjeux : la résilience (ne pas dépendre d’importations), mais aussi la confiance, car le consommateur a besoin de savoir ce qu’il mange, d’où cela vient, qui l’a produit et comment.
La confiance est fondamentale, car la santé est enjeu et demeure une préoccupation de premier plan. Dans un contexte d’insécurité globale, les individus cherchent à reprendre le contrôle de leur assiette : par le local, et par la bio. Par conséquent, tout laisse à croire que le « localisme » ne sera pas défavorable à la bio. Il pourrait même lui être bénéfique à plus ou moins long terme.
Bertrand de MONNERON – Opinion Digitale
Pour en savoir plus sur l’écoute du web appliquée au marketing et à la communication, rendez-vous à notre mini-conférence L’étude des opinions exprimées sur le web concernant la Bio sur le stand de Natexbio (Stand I80) à Natexpo Lyon, le 22 septembre à 12h.
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