Assemblée Générale FORÉBio 2023 : état des lieux et perspectives d’évolution de la bio

27 avril 2023

Le 12 avril dernier, se réunissaient les adhérents de FORÉBio à Précigné dans la Sarthe, au sein de la ferme biologique « La Cerclerie ». Au programme de cet après-midi riche en échanges et convivialité : un état des lieux de la filière biologique, ses perspectives et les leviers possibles pour la préserver à court et long terme.

Autour de Mathieu Lancry, président de FORÉBio, Fabien Soulon, Suzanne Gorge, Pierrick de Ronne, Philippe Camburet et Jérôme Caillé sont intervenus de 14h à 17h30 autour d’une problématique centrale : « Quel futur pour la bio et comment accompagner les groupements 100 % bio en fonction de cette projection ? ». Les invités ont ensuite assisté à la visite de la ferme tenue par Dorothée et Antoine Foret.

Retour sur une Assemblée Générale où les intervenants extérieurs et partenaires, malgré un contexte difficile pour la filière, sont optimistes et souhaitent rassembler toutes leurs forces autour de la relance de la consommation bio.

Une année 2022 en recul pour la bio qui permet d’évoluer et de se remettre en cause

L’année 2022 à l’instar de 2021, a été marquée par une hausse des prix globale, dans les secteurs bios spécialisés comme dans le secteur de la grande et moyenne surface (GMS). 

Ces derniers mois en effet, l’inflation a atteint un niveau record sur le secteur alimentaire et la filière bio est particulièrement impactée par les arbitrages budgétaires des Français. En effet, les consommateurs réduisent de manière drastique leur budget et font l’impasse sur des achats « non essentiels » nous précise Fabien Foulon, Consultant marketing spécialisé en analyses de données et de performances chez Retail & Detail.  Suzanne GORGE, Responsable du mécénat et des partenariats chez Terra Nova, ajoute qu’un déséquilibre entre l’offre et la demande assorti d’une concurrence des produits locaux avec d’autres labels, confirment cette tendance.

Relancer le bio : quelles pistes pour aujourd’hui et demain ?

Démocratiser et remettre le consommateur au cœur du bio

Lors de cette Assemblée Générale, il ressort qu’il est primordial de repartir du consommateur, de ses envies, ses motivations et ses doutes. Si les freins avancés sont généralement liés au prix et à la perplexité des citoyens face au label bio, leurs motivations se tournent quant à elles vers le bien-être, le local et le circuit court. Fabien Foulon rappelle à ce titre que « L’intention d’achat des consommateurs est plus forte quand le bio est associé à une production française et locale. Les Français valorisent surtout la proximité et la dimension familiale et artisanale d’une entreprise. »

À l’instar des labels régionaux allemands ou des initiatives françaises comme « Be Reizh » ou « Bio Sud-Ouest », la piste du bio régional dans la communication est à privilégier pour rassurer les consommateurs, mettre en avant la proximité et impliquer davantage les politiques. Autre levier d’action fort partagé durant cet après-midi : la démocratisation du bio à travers des prix accessibles au plus grand nombre.

Communiquer plus efficacement sur le bio et centraliser l’information

Force est de constater que le label AB a beau être connu par la majorité des Français depuis plus de vingt ans, il se retrouve régulièrement face à d’autres labels moins exigeants et donc moins chers, comme le ZRP « Zéro Résidu de Pesticides » ou le HVE « Haute Valeur Environnementale ». De fait, pour réduire la perte de repères des citoyens, les groupements de producteurs 100% bios doivent se rendre plus visibles dans la défense de leurs intérêts et de leurs valeurs, auprès des pouvoirs publics comme auprès des consommateurs.

Le secteur doit communiquer plus largement. La reprise de la communication par l’Agence Bio (Bio Reflexe) et la Maison de la Bio doivent se concentrer sur ce que garantit le label AB et notamment le respect d’un cahier des charges strict, absence de pesticides et engrais de synthèse, des additifs très restreints, le respect du bien-être animal et des conditions d’élevage respectueuses.

Le défi est de parvenir à communiquer d’une seule voix pour ne pas perdre le consommateur. Rassurer la population passe aussi par le partage des résultats du bio tels que la valeur nutritionnelle, le respect de la biodiversité, les études de santé, etc.

En conclusion et malgré la crise actuelle vécue par la filière bio, l’optimisme reste le maître-mot, comme le partage Mathieu Lancry : « L’agriculture biologique, ce n’est pas juste un cahier des charges technique, c’est un projet agricole de transition. Aujourd’hui, l’un des enjeux de l’agriculture bio, est qu’elle soit un sujet de société à part entière, à la croisée des enjeux environnementaux, sociaux et écologiques. »

Retour en vidéo sur cette journée avec 2 interviews (Mathieu Lancry, Président de FOREBio et Myriam Loloum, Directrice des filières chez Unebio) et la visite de la ferme « La Cerclerie »

Mathieu Lancry, Président de FOREBio
Myriam Loloum,
Directrice des filières chez UNEBIO
Visite de la ferme « La Cerclerie »

Les intervenants de la plénière du 12 avril 2023  : Fabien FOULON – Consultant marketing spécialisé en analyses de données et de performances Retail & Detail / Suzanne GORGE – Responsable du mécénat et des partenariats Think Thank – Terra Nova

Les partenaires participant à la table ronde : Pierrick de Ronne – Président de La Maison de la Bio / Philippe Camburet – Président de la FNAB / Jérôme Caillé – Président de la Commission de la Coopération Agricole

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