Quand Bio et commerce équitable se tirent vers le haut

La dix-septième quinzaine du commerce équitable, qui s’est ouverte le 13 mai, bat son plein. Ce temps privilégié pour sensibiliser le grand public à l’émergence d’une nouvelle donne économique et écologique, doit rassembler plus de 15 000 personnes partout en France, autour de 600 événements. Une belle mobilisation, portée par d’excellentes statistiques, récemment publiées par la Plate-Forme pour le Commerce Équitable.

Filières équitables : croissance à deux et trois chiffres

Les données 2016 publiées illustrent la vitalité du marché équitable en France, en pleine croissance. Les chiffres des ventes labellisées sur les filières internationales¹ et françaises² manifestent une convergence toujours plus forte avec le marché de la Bio, un poids prépondérant des produits alimentaires et une diversification des modes de distribution.

Croissance à deux chiffres (+21% en 2016) pour les filières internationales et à trois chiffres (+115%) pour les filières françaises ! C’est peu dire que la consommation française de produits issus du commerce équitable (42,6% de hausse moyenne en 2016) est exceptionnelle. Ce marché annuel de 948 millions d’euros revêt la forme d’un panier moyen par Français passé de 5,9 euros en 2012 à 14,15 euros en 2016, composé à 95,17% de produits alimentaires.

Équitable, bio et local !

Dans ce contexte favorable, la Bio tire son épingle du jeu. Tels les deux faces d’une même médaille, le respect des droits humains et la transition écologique se tirent chacun vers le haut, entraînant dans leur trajectoire ascendante les réseaux locaux de distribution.

La vitalité du commerce équitable profite à la Bio

Plus mures, les filières internationales écoulent toujours plus de produits bio-équitables (74% en 2016, +3 points et +11 comparé à 2015 et 2012). Cette tendance est moins palpable sur le secteur français, en cours de formation. Rappelons que le critère « commerce équitable » ne peut s’appliquer aux pays producteurs de l’OCDE que depuis 2014. Aussi la Plate-Forme pour le Commerce Équitable ne dispose que d’un recul de deux années concernant le « Made in France », avec des données émanant de partenaires aux situations diverses (labellisation Bio acquise, en cours ou envisagée…). La part de 44% qui revient à la Bio sur ce segment « Made in France » de la consommation équitable hexagonale devrait logiquement croître dans les années à venir.

L’équitable « Made in France » booste la distribution locale

Cette présence du « Made in France » sur le marché tricolore du commerce équitable accélère d’autre-part la diversification des modes distribution, en renforçant les magasins spécialisés Bio et les commerces de proximité, jusqu’alors plutôt en retrait. La hiérarchie est bousculée, sur le segment des filières françaises, où réseaux de distribution bio et commerces locaux captent 96,6% d’un marché évalué à 275 millions d’euros. De quoi entamer un progressif rééquilibrage, alors que les grandes et moyennes surfaces restent le lieu de distribution principal (41,89%) des produits équitables issus des filières internationales : un marché évalué à 673 millions d’euros, fortement soutenu par la restauration, les achats d’entreprise et de collectivité (27,97%), mais où les petits distributeurs ne captent que 22,93% de parts de marché.

Les indicateurs sont donc au vert, pour ce marché français du commerce équitable, qui peut réserver de belles surprises dans les années à venir.

Par Armel de Sansal pour Natexbio

1 : WFTO, Max Havelaar, ECOCERT Equitable, SPP, ATES, BIOPARTENAIRE

2 : ECOCERT Solidaire, BIOPARTENAIRE, BIOCOOP, ETHIQUABLE, Agri-Ethique.