Biogaz: énergie de demain ?

Connaissez-vous le biogaz ? Cette source d’énergie renouvelable, composée de 55 à 57% de méthane, est issue de la dégradation naturelle de déchets organiques provenant des végétaux, des animaux ou de l’industrie agroalimentaire. Cette fermentation se nomme la méthanisation. Jusqu’ici, du moins en France et en Belgique, la méthanisation se pratiquait surtout à l’échelle industrielle. Mais, depuis quelques années, l’idée d’installer à la ferme des micro-unités de méthanisation (capacité entre 10 et 50 kW environ), et cela à faible coût, séduit de plus en plus les agriculteurs et les autorités publiques.

Se chauffer au lisier

A l’instar de l’Allemagne, où huit mille installation de ce type fonctionnent déjà, la France et la Belgique espèrent que cette filière pourra assurer une partie de leur transition vers les énergies renouvelables.

Pensez-donc, une tonne de matière organique entièrement fermentée permet d’obtenir jusqu’à 500 m2 de biogaz, soit l’équivalent d’un peu plus de 350 litres de fioul. Et cette ressource n’est pas ce qui manque dans une exploitation agricole: déjections animales, résidus de culture (pailles, tourteaux, pulpes, fanes…), voire cultures énergétiques spécialement dédiées, comme le mais ou le trèfle, bien que cette dernière option soit sujette à débats. Utilisé avec un module de cogénération, une sorte de moteur fonctionnant au gaz, le biogaz permet par exemple de produire de l’électricité et de l’eau chaude. L’électricité, si elle n’est pas consommée sur place, peut être revendue. La chaleur, quant à elle, peut être valorisée pour le chauffage des bâtiments agricoles ou collectifs, via un réseau de chaleur ou pour le séchage de produits agricoles.

Hier interdite, l’injection du biogaz dans le réseau de gaz naturel est aujourd’hui possible sous certaines conditions. Enfin, ce même biogaz peut aussi faire fonctionner tracteurs et engins agricoles. Tout bénéfice pour le fermier et les communautés locales.

Un excellent engrais

L’intérêt de la méthanisation à la ferme ne s’arrête pas là. Elle supprime, pour le plus grand plaisir des riverains, les problèmes d’odeurs liés au lisiers grâce à la fermentation anaérobie et, cerise sur le tas du fumier, offre un engrais d’excellent qualité . Car après la méthanisation, reste, non plus du lisier ou du fumier, mais un engrais vert sans odeur qui comporte énormément d’avantages d’un point de vue écologique. Ce dernier possède une valeur fertilisante améliorée, permet la réduction des germes pathogènes. En France, certains agriculteurs sont ainsi devenus autonomes en matières de fertilisants, et ont pu passer naturellement au bio.

Avec l’aimable autorisation de Bio info