Côté conso : un bilan sur 2022 et une vision sur 2023 par François Labbaye, Président de Bio Développement

L’année 2022 aura été une année de bouleversements dans la vie de tous nos consommateurs. 

Après deux années de déstabilisations dans leurs habitudes d’achats, les voilà à nouveau dans un déséquilibre de leurs coutumes. L’inflation post-COVID dont ils ne comprennent pas bien le pourquoi, la guerre qui leur sape le moral, et les problèmes d’approvisionnements qui les contraignent à changer leurs produits habituels, ont eu raison de leur envie de consommer. 

Y a -t-il que la bio à être touchée ? Visiblement non, toute la consommation reste dans la tourmente, même si du fait des messages négatifs construits ou juste supputés, envoyés en continu, la bio reste la plus touchée. Heureusement cela n’est pas la première crise que nous connaissons mais à celle-ci, il faut apporter des réponses concrètes et répondant aux attentes de nos visiteurs.

Le consommateur « en migration » , consommant de la bio depuis moins de 5 ans, et qui représente 60% des visiteurs de nos magasins, qui désire migrer du modèle Mass vers un modèle plus responsable comme la bio, a besoin d’aide pour comprendre les nouvelles règles de sa consommation. Il lui faut aussi assimiler qu’il a le pouvoir de décider lui-même sans l’aide du marketing du mass-market.

Alors comment lui faire comprendre la différence de la bio, la qualité de l’ensemble des filières de production, la qualité de ce label face à des labels moins disants mais plus marketing, mais également comment faire comprendre que la bio est aussi et surtout locale ? Le consommateur est pragmatique et veut comprendre comment mieux consommer en volume mais aussi en qualité. 

2023-2024 seront un vrai virage pour l’avenir de la filière.

La bio est formée de petites exploitations, d’établissements à taille humaine remplis de passionnés, qui génèrent aussi moins de budgets disponibles pour communiquer sur leurs organisations et leurs valeurs. Donc, face aux vagues de communication du conventionnel, nous devons construire une communication collective et efficace. Chacun a son rôle pour réussir, comme dans la théorie du Colibri racontée si bien par Pierre Rabhi. Nous aurons d’autant plus de forces que le message sera répété à tous les étages du business model de la bio. Le bon sens en action sera donc notre chemin pour les années à venir pour reconquérir le cœur de nos consommateurs.

Le consommateur va durant l’année 2023, être parasité dans son information par une multitude de signaux négatifs comme l’inflation ou des débats médiatiques qui, avec un feu d’allumette, créent un feu de forêt. Il lui faut donc des signes positifs et clairs pour tracer son chemin de consommation. Il est ouvert et volontaire, il ne lui manque juste que le guide autant spirituel que factuel. La bio doit prendre la parole en 2023 sur tous les lieux de connexion, étiquettes, magasins, médias, Labels, …  par des messages simples mais clairs.

Comme l’indique les 8 dernières études annuelles de BIO panel, le consommateur accepte un décalage de prix de l’ordre de 15 à 20% si la promesse produit est expliquée et claire. Expliquons et jouons tous le jeu de cette réussite. Des signes montrent que cela peut bouger, quand on regarde le succès de réflexions magasins et certaines innovations par le passé que seul le réseau bio sait lancer (le vrac par exemple). Le zéro déchet et le conseil sont donc des axes 2023 primordiaux à travailler.  

Distributeurs, fabricants, producteurs, ensemble et honnêtement, on y arrivera.

La bio est un projet collectif, depuis ses origines, qui a permis l’épanouissement de toute une chaine de production, qui par ces chiffres vertigineux de hausses automatiques du business a un peu oublié le consommateur ces dernières années. Remettons-nous dans le sens de ce beau projet !

2023, année du consommateur heureux avec la BIO.

Par François Labbaye, Président de BIO Développement