Des fruits et légumes au-delà du bio
Existe-t-il des produits meilleurs que ceux issus des cultures biologiques ? Des supers bios, en somme ? Un mouvement venu d’Australie dans les années 1970, la permaculture, a cette prétention. En France il date seulement d’une dizaine d’année, et si ses fruits et légumes n’ont pas encore de logo spécifique, la démarche est intéressante et mérite de faire des émules parmi nos producteurs. A la fois une philosophie et une approche nouvelle du maraîchage et des vergers (des jardins privatifs également) la permaculture ressemble beaucoup à la bio du début du XXe siècle. Et pourtant lorsqu’elle est enseignée aux agriculteurs, elle l’est sous la dénomination ‘modes de cultures innovants’ et reçoit des subventions européennes ! Le paradoxe n’est qu’apparent.
Charte de production bio et permaculture
A force de simplement remplacer les produits chimiques par des produits autorisés en agriculture bio, on a négligé les autres aspects de ce mode de production. Le bien-être des producteurs (devenus ’exploitants’) la biodiversité qu’apportent les haies, les arbres, dans une culture maraîchère, la vie du sol que l’on détruit à force de labours et surtout une éthique dans le respect de l’environnement et des hommes. Certains appliquent déjà la technique du non-labour ou encore l’agroforesterie (vigne et fruitiers par exemple) conscients du danger de l’érosion des sols (perte de fertilité, inondations accrues). Les permaculteurs, sont encore plus exigeants en voulant produire avec le moins de dépense d’énergie fossile possible. Cultivant sur de plus petites surfaces qu’en bio classique et pratiquant la couverture permanente des sols, la mécanisation des tâches est réduite. Un projet pilote, suivi par l’INRA , la ferme du Bec Helloin, en Normandie, montre l’intérêt des installations agricoles péri-urbaines, avec moins de surface et plus de production.
Une production diversifiée
En associant la culture sur plusieurs étages (légumes, aromates et petits fruits sous couvert de fruitiers) et l’acclimatation de nouvelles espèces, la permaculture devient rentable. Que ce soit en bio-classique ou en permaculture, on trouve maintenant assez facilement les crosnes, le cerfeuil tubéreux, le persil racine, les topinambours (plusieurs variétés) les choux et chicorées italiens, la courge spaghetti et celle de Siam, une espagnole dont on fait la confiture de ‘cheveux d’ange’ car elle ‘spaghettise’ en long filaments blancs. Les producteurs bios, toutes écoles confondues, sont très souvent des précurseurs pour ces nouveautés. Au consommateur de ne pas les décevoir, car comme chacun le sait, selon la loi de l’offre et de la demande, si personne ‘n’ose’ les acheter, par crainte d’une déception gustative ou par méconnaissance, il n’y aura plus de proposition marchande de ces produits.
Et le goût dans tout cela ?
Et bien là, bio = super bio, ce sont toujours les intrants naturels qui permettent de concentrer les saveurs et les vertus diététiques. Un seul mode de production biologique améliore les saveurs, nous en reparlerons, il s’agit de la biodynamie, et les viticulteurs le savent mieux que les autres, ils en sont les plus nombreux représentants. Assurons le développement de tous ces produits de première qualité, par le choix de nos achats.
Par notre consultante Josiane Goepfert
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