Identité collective et prospective au coeur de l’Assemblée Générale 2022 du Synabio
Les 13 & 14 octobre derniers, les adhérents du Synabio se réunissaient. Prospective, état du marché, séquences statutaires, ateliers et interventions en plénière ont ponctué ces deux jours d’échanges et de forte convivialité, contrant un contexte pourtant morose pour le marché de la bio. Retour.
Contribuer au développement pérenne de la bio et fédérer ses entreprises. Plus que jamais les 13 et 14 octobre derniers, au cœur du Château de Beaussais dans les Côtes-d’Armor, les raisons d’être du Synabio résonnaient. Sur deux jours, le réseau des transformateurs organisait sa traditionnelle Assemblée Générale, porté par une dynamique de groupe solide et la volonté de renforcer le secteur. Comme pour contrer le mauvais sort, cette édition 2022 aura été marquée par la résilience et la farouche volonté de toute une filière active et engagée d’avancer. Et pourtant. Les chiffres ne sont guère encourageants. La valeur du marché bio en France atteint 13 milliards d’euros en 2021, affichant une baisse de 1,3 % par rapport à 2020 (source : Agence BIO) : « Nous évoluons dans un contexte inflationniste dans toute l’Europe. D’une façon générale, la hausse des ventes en bio concerne le hard discount, gagnants de la crise. Mais cette crise est aussi et surtout pour les acteurs de la filière une opportunité d’évoluer, de se remettre en question, d’être plus efficace et de resserrer les rangs pour être proactif sur les nouvelles tendances de consommation », soulignait Éric Gall, directeur adjoint IFOAM Organic Europe lors la séquence marché de l’AG.
L’AG du Synabio résumée en un mot par ses adhérents : Confiance – Espoir – Force – Energie – Solution – Ambition – Conscience – Imaginaire – Récit, – Collectif – Résilience – Responsabilité – Synergie – Ensemble – Amour & SYNABIO ! |
Défendre la marque bio
Pour y parvenir, plusieurs pistes ont donc été explorées tout au long de ces deux jours d’échanges. Parmi elles, la consolidation de la marque « bio » en tant que telle. Une idée développée et portée par Bernard Ollié, président de l’agence Good, institut d’Études des consommations « alternatives », pour qui la réponse aux difficultés actuelles réside notamment dans la quête de sens du réseau et la nécessité de retrouver son objectif initial, celui de s’illustrer comme un « espace de progrès sociétal alliant santé, social, éthique et environnement ». Ainsi, pour ce dernier,la survie du label AB doit passer par sa reconnaissance en tant que marque. Il doit, pour croître et se pérenniser, disposer d’un certain nombre de propriétés : être unique, cohérent, motivant et pertinent. « Le réseau doit s’approprier cette notion de marque pour contrer cette frénésie du plagiat – les couleurs (vert), les mots (naturel, HVE), les efforts restreints sur des mots clés (sans paraben, OGM, allergènes, nano, etc) – et proposer des offres motivantes au consommateur. Le réseau en tant que marque pourrait prévaloir de sa différence sur une idée simple : la société a une dette vis-à-vis de la nature, des hommes et du capital, la marque bio doit s’illustrer comme une réponse comptable à cette dette via la promotion d’initiatives communes et innovantes. »
Être une entreprise bio en 2050
Ces initiatives innovantes, le Synabio les avaient d’ores et déjà matérialisées autour d’une matinée d’ateliers prospectifs. Objectif : prendre de la hauteur et faire appel à son imagination et sa créativité pour imaginer 2050. Dès le vendredi matin, après l’intervention la veille du conférencier engagé Côme Girschig, suivi d’une soirée festive et d’une bonne nuit de repos, les 225 adhérents du Synabio présents se sont organisés en trois groupes. Pour cette séquence prospective autour des entreprises bio en 2050, trois scénarios, basés sur une réflexion de l’ADEME ont guidé les réflexions et les travaux des adhérents : pari réparateur, technologie verte et génération frugale. Ces partages d’idées collectifs ont finalement donné lieu à un livrable par thématique : le discours du président du Synabio en 2050. C’est ainsi que devant une assemblée attentive, trois présidentes se sont succédé au micro d’une journaliste fictive de France Inter pour développer les enjeux, les orientations stratégiques et les actions du Synabio en 2050. Malgré des postulats et des enjeux différents, toutes les orientations convergent notamment vers trois idées : le développement des nouvelles technologies, la force du collectif et agir au service de la planète et de la santé des consommateurs.
Retour en images sur les deux jours d’AG du Synabio 2022
Retour de 2050 vers 2022
Après quelques heures dans le futur, retour en 2022 pour une séquence statutaire. Face aux adhérents, le délégué général du Synabio, Charles Pernin, dévoile les objectifs 2023 pour le Synabio, parmi lesquels :
- Fédérer les entreprises de transformation bio autour de notre vision de la bio,
- Faire progresser les règles et usages en transformation bio et faire de BioED le label de références des transformateurs bio,
- Contribuer à l’orientation des politiques publiques en faveur de la bio et de la transition alimentaire écologique et équitable,
- Participer à la structuration de la profession et accompagner les filières.
Et pour mettre en œuvre ces actions, l’auditoire est une dernière fois sollicité afin d’élire son nouveau conseil d’administration. Six élus renouvelés et quatre nouveaux composent désormais ce dernier pour l’année à venir. « L’année a été compliquée. Mais ce temps de réunion, d’échanges et de respiration, nous a permis d’aborder de nombreux sujets. Malgré tout, nous pouvons désormais nous appuyer sur ce document fabuleux qu’est le rapport de la Cour des Comptes de juin 2022 autour du soutien à l’agriculture biologique. Nous sommes prêts à mener le combat, a donné davantage de sens à nos actes moments et à être tenace malgré cette dynamique molle à laquelle nos métiers font face. Nous avons une histoire à raconter et nous allons l’écrire », conclut Didier Perreol, président du Synabio.
Les membres du CA 2022 du SYNABIO Marion Vitupier de La Vie Claire Noah Courtial des Côteaux Nantais Jérémie Ginart de Relais Verts Frédéric Terrisson de Natimpact Magalie Jost de Nature et Aliments Christophe Audouin de La Ferme des Glycines Marc Barré de Biofournil SA Thomas Breuzet de Quinoak Raphael de Taisne de Pépites Jean Verdier de Solidar’Monde |
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