Le consommateur bio et le numérique

26 avril 2022

Ces dernières années ont considérablement fait avancer les modes d’achats des consommateurs en général et ceux des consommateurs responsables et bio en particulier. On leur explique depuis une dizaine d’années, qu’il faut mieux et donc moins consommer. Ils ont compris et commencent à agir dans leur quotidien.

consommateur bio et le numérique

On voit s’accélérer dans la population générale, les propositions de numérique et nombre de sites ou de start-up facilitent cet accès et le démocratise. Qui ne vit plus dans un quotidien de télétravail, visites médicales numériques, informations en direct, blogs spécialisés sur la consommation ou le bien-être, lecture en ligne, commandes en drive ou click & collect, VOD, jeux en ligne, application de recettes et autres tutos,… Bref, la vie numérique évolue vite et nous en sommes qu’à son début.

Internet pour faire quoi ?

75% des Français se disent à l’aise avec le numérique et les nouvelles technologies d’achats (étude BNP Paribas 2021), il est en baisse de 5 points par rapport à 2020. Y a-t-il là, une saturation ou une complexité face à l’offre ? Selon cette étude, on pencherait vers la deuxième voie, car, toutes les propositions se font maintenant en numérique comme en physique et s’adressent à tous les âges et classes socio-professionnelles.

Lors de son étude 2021 sur sa communauté de consommateurs achetant du bio majoritairement, BIO panel a posé une série de questions pour comprendre sa relation avec le numérique dans sa vie de tous les jours.

consommateur bio et le numérique

94% d’entre eux répondent que cela reste un moyen d’information pratique alors que le consommateur conventionnel répond sur cette attente à 88% (étude comarketing 2021). Il y a donc une recherche importante d’informations pour cette population cible de nos magasins bio. Les trois familles de consommateurs identifiés (adeptes, en migration et en découverte) sont concernées par cette recherche. Lorsque l’on veut évoluer dans sa consommation, il faut de l’information et des exemples pour avancer. Le numérique permet donc, dans son canapé de comprendre pour mieux agir. Agir, en achetant, ils sont 51% des répondants BIO panel à valider ce moyen d’action dans leur vie. 

Sur les canaux d’informations numériques pour s’informer sur les produits bio, on voit que tous les modes sont représentés et par les 3 groupes de consommateurs. Il y a donc une évolution importante des modes de connexions et une multitude de choses à faire. Choisissez-en un ou deux selon votre consommateur cible, et vous taperez dans l’axe. Vous vous connecterez donc avec lui facilement.

Lorsque l’on regarde en détail les habitudes de nos répondants BIO panel, on se rend compte que 61% des « en migration » (autour de 3 ans de consommation bio) font leurs achats sur internet sur des propositions de click & collect ou drive ou même de la livraison à domicile.

Et qui sont les consommateurs majoritaires dans nos magasins après ces années de recrutement ; les « en migration ». Et oui, ces années de stress, de réflexions sur leurs vies personnelles et professionnelles, ont donné à cette classe d’acheteur, une fenêtre de réflexion sur leur destinée et leurs envies. Ils ont été nombreux, comme les « en découverte » (consommation de bio de moins de 2 ans) à venir voir, essayer et comparer cette proposition bio face au conventionnel durant cette période. Mais pas simple de se libérer du marketing qui leurs indiquait ce qu’ils devaient acheter sur les têtes de gondoles. Ainsi, reprendre son droit d’achats et son analyse personnelle de ses besoins réels se construit. 

Avec toutes les analyses et enquêtes de BIO panel, depuis maintenant 7 ans, on peut dire que ce que les « en migration » disent, c’est ce que les adeptes nous disaient il y a 4 ans. Donc pour convertir une terre à la culture bio, il faut 3 ans et pour un consommateur, cette conversion prend 4 ans.  Comme les éleveurs et autres paysans en transition, il faut aider le consommateur. Il faut donc lui donner les clefs de cette nouvelle consommation. Les blogs et autres articles qu’il peut lire et consulter sur les sites généralistes ou ciblés aident à cette évolution. Le numérique donne tout son sens à cette étape de migration, puisqu’en magasin, du fait de son coût, de son manque de formation et connaissance de la bio, le conseil a été réduit. Le conseil qui a été, pourtant, le pilier de création du réseau bio.

Selon une étude de 2021 d’UPS, le désir d’aider les petits commerces locaux arrive en tête à 50%, tous répondants confondus, choisissant ce facteur comme principale raison d’aller en magasin. Voilà donc une excellente nouvelle pour nos magasins bio. Mais attention, le bio se trouve de plus en plus en concurrence avec des labels ou autres modes de productions respectueux, amis auparavant. Le petit commerce ou artisans des métiers de bouche, proposent des labels ou modes de productions certifiés de qualité et respectueux de la nature et du bien-être animal si important aux nouvelles générations de consommateurs. Le numérique vient ici prendre toute sa place d’information par les réseaux sociaux et autres blogs a thème. Il faut donc que la BIO communique et explique plus en profondeur pour se faire voir et comprendre dans ses différences et + produits ou mode de production.

Se faire voir pour être compris et identifié !

Ensuite, un meilleur service client est la deuxième attente importante avec une moyenne de 40 %. 1 répondant sur 3, âgés de 18 à 24 ans ont déclaré que c’était une raison importante d’acheter dans un petit commerce local, un chiffre qui passe à 47 % chez les 55 ans et plus. Une expérience client plus personnalisée a été citée par 37 % des répondants comme une raison principale d’acheter chez des petits commerçants.

Le numérique apporte aussi de la praticité comme à l’époque le magasin physique. Il s’agit de proximité avec le consommateur et la praticité de son utilisation. La multitude de nouvelles propositions comme l’abonnement individuel, la proposition de produits, la livraison rapide en mono ou multi-températures donnent des atouts à ce numérique « achat ». Les magasins doivent donc investir cet outil de connexion aux consommateurs pour continuer de servir. En effet, le numérique, s’il est bien géré, devient un ami du magasin physique et peut rallier à la cause du magasin des consommateurs avides de comprendre et faire évoluer leurs consommations.

Par François Labbaye, Président de Biodéveloppement

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