Le riz bio de Camargue, la valorisation d’un territoire d’exception !

En France, il existe une production de riz, en Camargue, dans le delta du Rhône. Cette zone humide, riche en biodiversité est favorable à la croissance du riz dont près de 20% sont cultivés en agriculture biologique. Le riz est la deuxième céréale alimentaire, après le blé, la plus cultivée et la plus consommée dans le monde. Et s’il est principalement produit en Asie, la production française est renommée : produite localement, elle est garantie par une IGP « Riz de Camargue ». Aujourd’hui, la production de riz bio répond, d’une part, aux enjeux écologiques de cette réserve naturelle, d’autre part, à la demande des consommateurs.

En France, 4,5 kg de riz blanc sont consommés par personne chaque année. La production française Camarguaise, bio et conventionnelle confondues, représente 1/4 de cette consommation^[1]. Le riz bio est particulièrement en croissance avec une tendance du marché qui suit celle des produits d’épicerie bio (+15% en 2018 d’après l’Agence bio) et des surfaces en conversion qui augmentent chaque année. Le principal acteur de la filière riz bio en Camargue, a su diversifier sa gamme pour vendre à la fois à des industriels, mais aussi aux consommateurs avec une marque et des produits transformés. En plus de proposer une gamme complète de riz blanchi, complet, semi-complet avec tous types de conditionnement, l’entreprise s’est récemment dotée d’un atelier de 2^nde transformation pour pouvoir proposer à ses clients des galettes de riz.

Le développement du riz bio est une réelle opportunité pour le territoire de la Camargue et ses agriculteurs. En effet, la production de riz conventionnelle est fortement concurrencée par les riz importés d’Italie et d’Asie du Sud-Est avec lesquels il est peu compétitif en termes de prix. Pourtant la production de riz est indispensable à l’agriculture sur le delta car l’eau douce nécessaire à sa culture désalinise les sols. La création d’une IGP « Riz de Camargue » permet de valoriser le terroir, la traçabilité et la qualité du riz produit mais la filière conventionnelle reste plutôt industrielle. La filière biologique, même si elle est plutôt verticale car elle compte peu d’acteurs, a su s’adapter à la fois au territoire et au marché. L’absence de pesticides préserve la biodiversité de cette réserve de faune et de flore. Par ailleurs, la gamme de riz proposée correspond à la demande des industriels, des marques spécialisées et des consommateurs.

L’enjeu est aujourd’hui de consolider cette filière, en maintenant des prix en bio attractifs (que ce soit pour le riz mais aussi pour les autres cultures de la rotation) et en continuant de travailler sur des itinéraires techniques optimisés car les contraintes agronomiques sont fortes. Aujourd’hui, même si des conversions sont en cours, seuls 30% des producteurs de riz sont 100% bio. Pour certains d’entre eux, le riz bio représente une réelle opportunité de développement.

Célia Dupetit
Pour en savoir plus : Le riz bio de Camargue, la valorisation d’un territoire d’exception ! 

^[1] d’après SSP, Syndicat des Riziculteurs de France