Les différentes approches de la phytothérapie
Au XXIème siècle, il est temps de prendre conscience que chaque plante a un langage, qu’au delà de sa beauté, de ses vertus médicinales et de sa réputation, elle possède aussi surtout un esprit qui demande à être connu et aimé en tant que tel…
Depuis 2000 ans, les humains ont surtout développé les compétences du cerveau gauche (intelligence analytique et spéculative, plus focalisée sur l’anatomie que sur la physiologie), au détriment du cerveau droit (capable de saisir de manière synthétique, holistique, globale instantanée ce que la réalité environnementale leur donnait à penser.
La recherche moderne sur les plantes
La mise au point de nombreux médicaments s’effectue maintenant dans les universités, dans des organismes de recherche scientifique, de recherche médicale et dans l’industrie. L’exploration du monde végétal est pourtant encore capital à l’heure actuelle. Elle est réalisée par:
- L’étude chimio-taxonomique qui consiste à rechercher des catégories de molécules dans les plantes en fonction de leur appartenance botanique (recherche alcaloïdes dans certaines familles de plantes comme les Rutacéae, les Rubiaceae…)
- L’étude ethnopharmacologique qui consiste à recueillir des renseignements sur l’utilisation des plantes auprès des populations vivant encore près de la nature,
- L’étude pharmacologique qui caractérise le comportement des plantes dans leur environnement naturel.
Que trouve-t-on dans les plantes ?
Tous les êtres vivants (les plantes y compris) ont un métabolisme primaire, qui fournit les molécules de base: acides nucléiques, lipides, protides, carbohydrates…
Chez les plantes, il existe un métabolisme secondaire (c’est une spécificité du monde végétal).
Les substances produites par ce métabolisme secondaire ne paraissent pas essentielles à la vie de la plante. Ces produits à structure chimique souvent complexe sont très différents selon les espèces et c’est seulement à partir de la seconde moitié du XXème siècle, qu’il y a eu une explosion des recherches dans ce domaine, grâce à l’évolution du matériel d’analyse devenu très sophystiqué:
- différents types de chromatographies;
- la résonance magnétique;
- la spectrographie de masse;
- la spectrophotométrie
Il existe sans doute plus de 200 000 métabolites secondaires classés selon leurs appartenances chimiques (lipides, cire, composés acétyléniques, mycotoxines, acides aminés non protéinogènes, composés phénoliques, terpènes, alcaloïdes, amines et polyamines, glycosides cyanogéniques, glucosinolates, etc.)
Mais pourquoi les plantes fabriquent-elles des métabolites secondaires ?
Les métabolites secondaires sont impliquées dans le processus de survie de l’espèce végétale:
dans une stratégie de protection contre les prédateurs, par exemple des odeurs qui repoussent les herbivores, par une toxicité que les animaux reconnaissent et les dissuade…
dans une forte attirance des insectes pollinisateurs: certaines plantes (orchidées par exemple) synthétisent des phéromones sexuelles, substances émises pour attirer les insectes mâles et permettre plus facilement la fécondation des fleurs par le transport des pollens…
dans une action d’inhibition de la croissance d’autres plantes…Cette science, appelée allélopathie, permet de comprendre par exemple le cas du noyer qui produit de la juglone, une substance qui inhibe la croissance des autres plantes dans un rayon de plusieurs mètres autour du tronc…
La phytothérapie se divise en deux grands courants
La phytothérapie de la plante totale qui prétend utiliser de « totum » de la plante, c’est-à-dire la synergie de la totalité des éléments de la plante.
Dans une plante, le tout est supérieur à la somme des parties. Cette formule, bien connue, confirme l’effet d synergie important recherché dans l’utilisation des plantes.
A propos de l’Harpagophytum (ou griffe du diable, selon son nom populaire) par exemple, les hrapagosides, seules molécules considérées comme le les principes actifs de cette plante auraient (selon les recherches de Jacques Fleurentin, pharmacien qui a dirigé pendant de nombreuses années le laboratoire du Prof. Jean-Marie Pelt à l’Université de Metz), un effet anti-inflammatoire dix fois supérieur à celui de l’extrait total de la plante !
La phytothérapie d’extraits
Aujourd’hui, les formes galéniques sont très diversifiées:
- la forme la plus fidèle au totum est théoriquement la poudre de plante sèche, mais on ignore la biodisponibilité des principes actifs qui ne sont pas mis en solution dans un solvant. La tisane peut être généralement fidèle au totum si les principes actifs sont essentiellement des molécules solubles dans l’eau.
- les teintures mères conduisent également à une extraction partielle des principes actifs s’ils sont solubles dans l’alcool,
- les formes galéniquesmodernes relèvent d’une extraction hydroalcoolique procurant un large éventail des principes actifs
- les extraits secs
- les SIPF (Suspension Intégrale de Plante Sèche)
- les EPS (Extrait fluide de Plante fraîche Standardisée): cette méthode a l’avantage de permettre d’extraire à la fois les molécules hydrosolubles et liposolubles. Dans le cas de l’échinacée par exemple, l’EPS va offrir l’avantage de restituer les deux types de principes actifs: les polysaccharides hydrosolubles et liposolubles. Finalement, le totum conserve encore tout le système relié à l’interaction entre ses composants. Les plantes demeurent nos alliées pour notre santé et pour accompagner notre vie quotidienne.
La cueillette des plantes à action médicinales
Pour être en phase avec les saisons, la récolte des plantes doit être effectuée au moment opportun. Il est donc nécessaire de dresser un calendrier des cueillettes de plantes sauvages et des récoltes des plantes cultivées.
En agriculture biologique et surtout biodynamique, les producteurs sont sensibles à un aspect de la qualité: le bon moment des cueillettes afin d’offrir des plantes ayant leur potentiel maximum de propriétés. Vos fournisseurs sont-ils attentifs à cette problématique ?
En automne
C’est le temps de récolter fruits tarifs, graines ou végétaux qui possèdent un système souterrain développé (racines, tubercules, bulbes). Lorsque les feuilles sont devenues jaunes, on peut procéder alors à la récolte de: l’Aubépine (fruits secs), bourrache, céleri (semences) églantier (fruits secs) fougère mâle, fraisier, raifort, saponaire, sureau (baies)…
Source: Biolinéaires
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