L’innovation dans la BIO aujourd’hui et demain
Vision transversale fabricants, distributeurs et consommateur
Découvrez l’étude BIO panel réalisée en partenariat avec Junia, grande école d’ingénieurs à Lille et Natexbio – Maison de la Bio, menée en janvier 2021 via des questionnaires internet sur base d’envoi de mails ciblés à la communauté BIO panel, aux magasins et fabricants actifs de la profession.
L’objectif de cette étude
Cette enquête, inédite dans la BIO, était de comprendre si le dialogue et la compréhension peut etre établit entre les 3 acteurs ou ont-ils un fossé important entre eux pour préparer l’avenir et permettre à la BIO de se développer et devenir rapidement un standard référent du marché alimentaire et non- alimentaire en France.
Verrons-nous que la notion ou le terme Innovation ne se traduit de la même façon chez chacun des trois intervenants sur des visions identiques ou proches ?
L’analyse des réponses et compréhensions des mots
Depuis 5 ans, sur les produits alimentaires, on voit que le distributeur et le transformateur ont su proposer des produits « locaux » que le consommateur voudrait bien acheter tout en construisant sa vision modifiée depuis ces dernières périodes de confinements. Le consommateur, lui, veut des propositions « vrac » pour acheter moins mais mieux. On a vu les propositions et les réflexions techniques fleurirent pour répondre à ces attentes. Les tests ont conduit à un rayon qui tient la route maintenant en termes de propositions produits suivi par les consommateurs.
Pour les produits non-alimentaires, on voit une synchro sur les attentes et propositions sur la cosmétique solide qui sera une lame de fond et pas un one-shot, si elle tient ses promesses sur la qualité et promesse en efficacité. Rappelons-nous que la répartition du type de consommateur entrant en magasin BIO a changé depuis quelques années. En effet, les adeptes ou bio-copains arrivent en deuxième position face aux « en migration » ou néo-consommateurs qui se mettent petit à petit à la consommation de BIO. Les confinements et la peur des compositions incomprises aident à orienter la consommation sur des produits plus simples, et la BIO se positionnent bien sur ce sujet puisque ces un de ses piliers.
Mais on voit l’attente d’une proposition de sac réutilisable encore insatisfaite de la part du consommateur. Il est habitué a cette proposition sur les autres réseaux depuis quelques années et ne comprend pas que sur ce sujet, les magasins BIO ne soient pas plus en avance.
Sur la partie digitale, on voit que les consommateurs « en migration » et « en découverte » ont l’habitude de ce type de propositions et donc qu’ils sont en attente de ces services. Les périodes de confinements ont accéléré la proposition tant sur l’information que sur la commande, la livraison ou la mise à disposition sur le lieu de vente (drive, click and collect). Pour rappel, le taux d’équipement en smartphone est plus important que chez les adeptes. Avant, il n’y avait pas trop d’attente puisque le magasin était une habitude de lieu pour faire ses courses, alors que maintenant la demande digitale reste soutenue. Le distributeur l’a compris et investit pour le servir même si le décalage entre les propositions d’autres acteurs de la livraison reste important avec l’offre actuelle en magasin. Mais le digital peut aller très vite si l’on comprend les attentes et les enjeux.
Sur la notion d’innovation, on voit, de la part du distributeur, la difficulté de soutenir les lancements de nouveaux produits ou concept et donc son indécision entre la notion d’innovation en amélioration de l’existant ou en accompagnement d’une nouveauté. Pour les consommateurs ou les fabricants, la notion d’innovation se positionne plutôt comme une nouveauté, ce qui permet de les réunir sur cette notion et attente de créativité.
Lorsque l’on demande de qui l’innovation doit venir, la demande ou l’offre, on voit clairement que tous les acteurs répondent « ensemble ». Même pour l’agriculteur, et selon les trois autres acteurs répondants, cela pourrait venir aussi bousculer la notion d’innovation pour avoir des ingrédients de meilleures qualités dans le respect de la nature.
La cocréation sera donc la clé du succès pour un avenir innovant.
Rapidement
Lorsque l’on parle d’avenir proche, en 2025, la bio sera française voir ultra- locale. Pour rappel, la notion de local se positionne sur la région et la notion d’ultra-local est sur sa ville. On retrouve les trois acteurs sur des bases de réponses identiques avec des pourcentages certes différents mais assez proches les uns des autres.
En 2040
Lorsque l’on se projette sur un futur plus lointain, en 2040, on voit quelques disparités. Le local arrive en tête pour les consommateurs et les distributeurs qui restent proches de la relation avec son visiteur lors de ses passages en points de vente. Le fabricant, est lui dans une problématique d’emballage qui reste compliquée à mettre en place en replacement du plastique, roi des 40 dernières années et ayant une simplicité et un impact financier faible sur le produit. Sur ce sujet de l’emballage, comme du zéro déchet, c’est à la chaine complète de vie du produit qu’il faut s’attaquer et non pas juste à l’intervalle entre le distributeur et son fabricant. Pour le consommateur, cette notion est déjà acquise sans se soucier des difficultés techniques de mise en place. On voit cela, actuellement sur le vrac avec consigne qui revient en force en magasin.
Lorsque l’on met les acteurs en position de rêve sur les 10 à 20 ans qui viennent, on voit les consommateurs songer à des labels plus exigeants sur les produits et sur les filières d’approvisionnements. Les transformateurs, se voient en vision zéro déchet et produits locaux sur des sites représentants les valeurs de la bio tant sur le côté humain, qu’animal ou végétal.
Les distributeurs se dirigent eux aussi sur des labels et sur une logistique courte et simplifié pour répondre aux différentes attentes de livraison, choix et disponibilité des produits.
En conclusion
Une vision partiellement commune entre les différents acteurs de la BIO sur ce sujet de l‘innovation. Chacun a un rôle a jouer dans l’innovation et dans la réflexion de l’avenir sur ce sujet. Il y a donc une volonté des consommateurs de cocréer avec plus de présence tout au long de la chaine de création et mise en marché. Un défi sur l’innovation et la concurrence entre les acteurs mais qui reste fédérateur pour toute la filière. Voila un angle différenciant face aux autres réseaux approvisionnés plus par des multinationales plutôt que par des PME intégrés dans leurs paysages locaux, économiques et humains.
2040, une répétition de 2020 car les acteurs de la filière écologique ne parviennent pas à se projeter malgré un bon état des lieux et une forte volonté de changement.
Voir ou revoir la conférence de François Labbaye, Président de Bio Développement
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