La Maison de la Bio : construire un avenir solide
Une maison, le terme n’est pas anodin. En lançant cette nouvelle structure l’objectif des professionnels de la Bio est bien de construire un interlocuteur de poids, visible, rassurant mais ferme et qui sache se faire entendre pour aller de l’avant.
Inscrite dans la continuité de Natexbio, La Maison de la Bio est la maison des entrepreneurs de la Bio au travers de leurs structures professionnelles : Synadiet, Synabio, Synadis Bio, Cosmebio et Forebio mais se veut ouverte à tous les acteurs Bio exigeants et de bonne volonté.
Ses trois valeurs fondatrices rassemblent ambition, humanité et exigence :
- Une bio inscrite dans un modèle de développement agricole et économique durable, participant à la transition écologique et alimentaire.
- Des organisations de la Bio qui s’inscrivent dans les principes de la RSE et défendent les valeurs de l’économie sociale et solidaire.
- Le commerce promu par la Bio s’inscrit dans les grands principes du commerce équitable.
Définitivement sortie d’un marché de niche, la Bio se maintient en 2021 sur une tendance forte, plus que jamais plébiscitée par les jeunes générations avec un poids économique substantiel puisque le secteur peut s’enorgueillir de plus de 210 000 emplois.
Véritable fer de lance de la Bio, la Maison de la Bio compte se développer rapidement autour de 4 enjeux prioritaires :
- Préserver les fondamentaux de la Bio
- Valoriser les impacts positifs des filières bio sur l’économie, la santé et l’environnement
- Représenter toute la diversité des acteurs de la Bio de l’amont à l’aval, de l’alimentaire au non alimentaire
- Développer une communication et un plaidoyer efficaces face à la multiplication des allégations et des labels
Concrètement, plusieurs chantiers sont d’ores et déjà sur la table dont une étude avec le CREDOC et AND international pour définir les enjeux futurs et un partenariat avec l’ITAB afin de démontrer scientifiquement, et une fois pour toutes, les impacts positifs de la Bio sur la santé humaine, la biodiversité et sur l’environnement.
Notre interview croisée des deux vice-présidents de la Maison de la Bio, Philippe Laratte et Didier Perréol, permet de mesurer leur complémentarité au sein de cette nouvelle structure ainsi que leur motivation à porter les valeurs de la Bio sur le devant de la scène.
Natexbio : Quelles compétences et expériences particulières allez-vous apporter au sein de La Maison de la Bio ?
Philippe Laratte
« Mon ADN est très axé marketing et consommateurs, c’est-à-dire que systématiquement dans chaque situation, je me demande toujours si ça tient la route du point de vue consommateurs, que ce soit un produit une communication ou un plaidoyer je me mets systématiquement à la place de la personne qui va le recevoir et je me demande si ça a du sens. Professionnellement et historiquement, je suis toujours appuyé sur les études marketing que ce soit quanti ou quali.
Aujourd’hui encore, penser consommateurs dans le domaine de la Bio n’est pas toujours facile. Dans toute la première partie de ma carrière je suis passé par des entreprises de produits de grande consommation qui pensaient marque et message conso : c’est là que je peux apporter une vraie valeur ajoutée.
D’autre part, par ma filiation Synadiet, ce qui m’intéresse ce sont les compléments alimentaires et produits de santé, je défends donc des personnes qui ont des obligations de résultats.
Didier Perréol
« D’abord 33 ans d’expérience d’entrepreneur autodidacte avec mon entreprise dans le secteur bio c’est une entreprise qui fait de la transformation et je suis 100 % bio. Je suis habité par une conviction forte et profonde !
Je vais donc apporter mes connaissances et mes compétences historiques sur ce métier, les constructions de filières sont très importantes et ça c’est mon sujet.
J’ai construit une filière de quinoa en Bolivie, et mis en place des équipes, monté une usine aujourd’hui rétrocédée aux agriculteurs producteurs de quinoa. Je suis également le cofondateur de l’association Biopartenaire qui compte aujourd’hui plus de 40 adhérents entrepreneurs et qui se développe autour du commerce équitable.
J’ai également été deux fois Président de l’Agence Bio, donc je connais les méandres des différentes organisations, les liens avec le Ministère de l’Agriculture. Je suis rompu aux relations presse/média donc je sais comment on arrive à les embarquer dans notre projet actuel. »
Natexbio : Si on file la métaphore de la maison, qui seriez-vous au sein de cette Maison ?
Philippe Laratte
« Je m’imagine sur le seuil pour accueillir les gens et leur expliquer ce qu’il y a à l’intérieur, être le majordome, une sorte d’interface. Je pense qu’il y a un grand nombre de gens qui ne savent pas ce qu’il y a à l’intérieur de la Bio, il y a beaucoup d’idées préconçues, d’a priori et de on-dit, la Bio doit être quelque chose de très factuel.
En tout cas, cette maison ne doit pas être construite à l’image d’un village gaulois sur la défensive. Ce n’est ni un blockhaus ni un bunker, il faut qu’on soit en mouvement, on doit rentrer dedans non pour se protéger mais parce qu’il y a une solidarité et des valeurs, des ressources et des informations. »
Didier Perréol
« Au départ je voulais réellement créer une maison en physique, j’aimais beaucoup le principe de la Maison de l’Argentine mais vu le coût de l’immobilier c’était compliqué ! Nous aurions pu louer des locaux entre Synabio Agence Bio et la FNAB, mais finalement ça ne s’est pas fait. Et puis cette idée a été reprise depuis que je suis Président du Synabio. Je pourrais donc être l’architecte, le concepteur de cette maison. »
Natexbio : Pourquoi avoir lancé la Maison de la Bio maintenant ?
Philippe Laratte
« Le premier confinement a été un formidable accélérateur ! Auparavant on se rencontrait une fois par trimestre, mais là tout a changé et on a commencé à se voir toutes les semaines. Quand il a été question de ralentir, tout le monde a souhaité continuer dans cette dynamique. C’était très actuel et réactif et à travers ce discours on s’est aperçu qu’on avait les mêmes problèmes et les mêmes sujets de discussion avec des degrés d’évolution différents (notamment sur la RSE), les structures se sont donc naturellement rapprochées sur des sujets communs et c’est ainsi que la chimie s’est mise en place. »
Didier Perréol
« C’était vraiment le moment approprié ! En période de crise on se retrouve tous, on se serre les coudes et donc nous avons appris à nous connaître mieux, nous avons échangé nos chiffres comme nos visions respectives du marché. Moi, mon cheval de bataille c’est la prospective, c’est la projection, les business plan et chiffres d’affaires…Il fallait que les gens se rencontrent se parlent, moi c’est le futur qui m’intéresse. Il faut être visionnaire, savoir anticiper !»
Natexbio : Qu’est-ce qui vous enthousiasme particulièrement dans ce nouveau projet ?
Philippe Laratte
« La dynamique bien sûr ! J’ai un parcours particulier : j’ai commencé comme trader dans la finance (maïs, soja, blé) puis dans une société de produits de grande consommation, et ensuite vers 2000 je suis reparti travailler sur des produits de santé publique. Cette filière, comme la Bio possède peu d’expertise en termes de marketing conso, donc c’est passionnant de reconnecter le marketing avec ces filières !
Didier Perréol
« Vraiment c’est de se retrouver rassemblés dans un même univers, d’arriver à parler le même langage, se sentir moins seul dans un même combat ! »
Natexbio : Quelles sont selon vous les qualités de la Maison de la Bio ?
Philippe Laratte
« Nous sommes des entrepreneurs et donc nous sommes indépendants : cette indépendance de parole va être notre force. C’est important d’essayer de travailler en transversal, chaque filière va apporter son point de vue : alimentaire, textile, cosmétiques etc. Avant on parlait trop d’alimentaire et d’agriculture, mais les valeurs de la Bio vont bien au-delà ! »
Didier Perréol
« Le fait d’être unis, vraiment ensemble, et d’avoir un objectif commun pour gagner la bataille. »
Propos recueillis par Julien Thivin pour Natexbio
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