Marché français de la Bio : un impact positif sur l’emploi
La croissance exponentielle de la consommation bio française et la progression spectaculaire affichée par les filières de production, de transformation et de distribution ont marqué de leur empreinte les échanges et débats organisés à l’occasion des rencontres nationales Printemps Bio, qui se sont déroulées la première quinzaine de juin. Non seulement le marché de la Bio est florissant, mais il s’avère être un soutien de poids pour l’emploi français.
La consommation bio en pleine croissance
Avec un marché TTC de plus de 7 milliards d’euros, sept fois plus qu’en 2002, la consommation française bio illustre l’évolution des habitudes de consommation, en particulier au plan individuel. La consommation à domicile atteint en effet 6,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, sans commune mesure avec les quelque 400 M€ de la restauration commerciale et collective. Au total, la moyenne par français atteint désormais 107 euros annuels d’achat de produits bio, soit 3,5% du marché alimentaire à domicile. Les chiffres 2016 sont très prometteurs, avec une hausse de chiffre d’affaires exceptionnelle de 1,228 milliard de 2015 à 2016 contre +731 millions de 2014 à 2015.
Le bio représente près de 120 00 emplois directs
Quel meilleur crédit pouvait espérer l’Agence BIO et son président Gérard Michaut, au moment d’ouvrir les rencontres nationales Printemps Bio ? La publication fin mai de ces chiffres 2016 est porteuse d’espoir, pour la transition écologique comme pour le renouveau économique. Consommation, mais aussi production, transformation et distribution… tous les segments du marché de la Bio affichent leur dynamisme. Il se traduit à la fois par la croissance de l’activité, l’émergence de nouvelles sociétés et la création d’emplois directs, dont le nombre est passé de 85 500 à 118 000 entre 2012 et 2016 (8,4% de hausse moyenne sur les quatre dernières années).
Production, transformation et distribution bio : l’harmonie
Les chiffres très encourageants de la consommation Bio mettent en évidence le développement harmonieux des filières face à la demande. On dénombre en effet plus de 400 nouveaux opérateurs bio chaque mois.
Du côté de la production, on constate en 2016 une augmentation de 12% du nombre de fermes bio (32 264 au total). 1,5 million d’hectares, soit 5,7% de la surface agricole utile française sont désormais convertis ou en passe de l’être. Le processus de conversion engagé générera une progression de 20% des surfaces certifiées dans les deux années à venir. En aval du secteur de la Bio, le nombre d’entreprises (transformateurs et distributeurs) a quant à lui été multiplié par trois depuis 2005. Elles étaient 14 840 fin 2016, 10% de plus qu’en 2015, auxquelles il faut ajouter de nombreux détaillants, non soumis à l’impératif de certification…
Les filières bio créatrices d’emploi
32 500 emplois directs ont été créés par le secteur de la Bio ces quatre dernières années. La consommation bio est donc un soutien de poids pour l’emploi français, dans la mesure où elle s’approvisionne à 71% dans l’Hexagone. Le mérite en revient d’abord aux producteurs. Les 32 264 fermes bio ou en conversion ont créé près de 19 000 équivalents temps plein (ETP) en quatre ans. Elles représentent à ce jour 10,8% de l’emploi agricole en France (77 700 emplois au total). Du côté aval, 13 700 emplois ont éclos depuis 2013, pour porter leur total à 38 210. C’est dans la distribution que le potentiel de création d’emplois est le plus évident, en particulier dans le commerce spécialisé. Fin 2016, on dénombrait 12 810 ETP au stade de la transformation et 25 400 dans les structures de distribution.
Par Armel de Sansal
Crédit photo les Nouveaux Robinson
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