Natexpo 2023 : comment Business France soutient l’export des produits bio !

Les exportations représentent une opportunité trop peu exploitée par les producteurs bio français. Pour trouver des relais de croissance hors des frontières, les TPE et PME françaises de la bio peuvent compter sur l’expertise de Business France. Sur le salon Natexpo, l’agence a mis en relation de nombreux exposants avec des acheteurs internationaux.

« Business Meetings » annonce la signalisation du hall 6 du parc des expositions Paris Nord Villepinte. Au bout de la flèche, un espace discret à l’abri des regards des visiteurs et exposants. Durant trois jours, plusieurs dizaines d’entretiens se sont déroulés quotidiennement aux différentes tables de ce véritable lieu de décisions. Des rendez-vous qui donnent toute sa légitimité au salon Natexpo auprès des professionnels de la bio. Car dans le « tunnel de conversion », ces rendez-vous d’affaires orchestrés par Business France représentent un stade avancé, avec un contact physique entre un producteur et un acheteur qualifié. « Le taux de conversion dépasse les 50 % » précise en effet Hugo Le Bail, business manager spécialisé dans l’alimentaire, le vin et les spiritueux chez Business France.

« La France a une image haut de gamme à l’étranger »

Des acheteurs internationaux, l’agence nationale au service de l’internationalisation de l’économie française en a attiré une quinzaine sur l’édition 2023 de Natexpo. Ils proviennent d’Europe du Nord (Suède, Danemark, Royaume-Uni) et du Sud (Espagne, Portugal), mais aussi d’Amérique du Nord (Canada) ou encore d’Asie (Corée du Sud). Des importateurs et distributeurs attirés par l’aura et la qualité supérieure du savoir-faire français. Et ce n’est pas le fruit du hasard pour Hugo Le Bail : « La France a une image haut de gamme à l’étranger, et la bio française apporte des garanties en termes de sécurité alimentaire grâce aux cahiers des charges exigeants qu’imposent les labels. » Une bonne image de marque, c’est un atout indéniable dont il serait dommage de se priver ! D’autant plus, dans un moment où le marché hexagonal se rétracte (la part du bio est passée de 6,4 % à 6 % dans le panier de course des ménages français entre 2021 et 2022)…

Business France, c’est l’allié des producteurs bio souhaitant accéder aux marchés étrangers. Cet établissement public a recensé 1725 décisions d’investissements internationaux au bénéfice du territoire national en 2022, contribuant à la création ou au maintien de 58 810 emplois. Pour booster l’attractivité de la France, l’agence s’appuie sur 1500 collaborateurs à l’étranger assurant une présence dans une soixantaine de pays dans le monde aux côtés des ambassades et des consulats. Mais aussi 600 chargés d’affaires dans l’Hexagone et les DROM-COM pour épauler les entreprises françaises dans leurs projets d’exportation. Pour la troisième fois, Business France a participé au salon Natexpo pour jouer les entremetteurs internationaux auprès des professionnels de la bio. Lors de cette édition 2023, la cosmétique bio est venue s’ajouter à l’alimentation biologique parmi les produits ciblés par les importateurs étrangers.

« Pas des rendez-vous de convenance »

« En amont du salon, les producteurs bio pouvaient s’inscrire via une plateforme web afin de manifester leur intérêt pour l’export » rappelle Hugo Le Bail. « Nos acheteurs internationaux ont ensuite pu accéder à ces profils et « booker » des rendez-vous lors du salon Natexpo. Pas des rendez-vous de convenance, car ils ne sont pas là pour rencontrer tout le monde. Des rendez-vous concrets qui peuvent aboutir à une collaboration commerciale. » Au-delà de ce précieux moment d’échanges dans le cadre du corner « Business Meetings » de Paris Nord Villepinte, les producteurs bio bénéficient d’un accompagnement complet de la part des conseillers Business France tout au long de leur parcours d’exportation. « On les aide lors des rendez-vous mais pas seulement : nous pouvons les aider à cibler les bons marchés et à bien se positionner, les informer sur les tendances de consommation, leur fournir la documentation réglementaire, réaliser une étude de faisabilité, les briefer sur les particularismes locaux, etc. » Des prestations payantes qui s’inscrivent dans une stratégie de développement international à la portée des TPE et PME de la bio. « C’est devenu un relais de croissance pour ces entreprises, et il possède un potentiel intéressant. »

Les exportations représentent un marché d’environ un milliard d’euros pour l’agriculture biologique française. Ce chiffre fait d’elle le cinquième exportateur mondial, alors que la France possède la troisième superficie agricole bio au monde, faisant d’elle le premier producteur européen avec le second marché intérieur derrière l’Allemagne. L’enjeu de l’export est donc crucial pour la filière, mais plus de la moitié du chiffre d’affaires hors frontières est réalisé par le vin bio.

Adapter sa stratégie marketing aux marchés cibles

Pour être compétitif à l’export, les producteurs français peuvent surfer sur l’image de qualité du drapeau tricolore. « Un produit milieu de gamme ici sera considéré haut de gamme en Allemagne » indique par exemple Leila Chekkal, projet manager chez Business France. Elle explique également l’importance d’adapter sa stratégie marketing aux marchés cibles : « Un packaging spécifique doit être mis en place, en jouant sur le terroir et le « made in France » mais aussi sur des allégations telles que le véganisme ou le bien-être animal ».

Par Fabien Zaghini pour Natexbio