Objectif magasin bio 3.0 : en route vers le futur de la distribution – 2ème partie
Un portait robot du magasin bio idéal 3.0
Ce bouillonnement d’initiatives nouvelles, issu à la foi du bio et du conventionnel annonce l’émergence en cours d’une nouvelle génération de magasins bio dont on peut déjà dessiner les grands contours. En voici un bref portrait d’ensemble que nous développerons lors de prochains numéros :
Délaissant la pensée unique du magasin de grande taille placé en zone de circulation, et fidèles aux principes du commerce de précision (1), voici des magasins insérés en centre-ville (la bio les a délaissée durant les années 2000), dans des éco-quartiers, des zones populaires sensibles, ou des éco-supermarchés-cités multi-enseignes intégrant des commerçants locaux, des bureaux, des micro-usines (micro-brasseries…), et des habitations ! Ces nouveaux lieux d’achats ne sont plus tout à fait des magasins au centre strict du terme (achats purs et simple de produits), mais sont devenus progressivement de véritables éco-centres de vie adaptés à la nouvelle société du XXIe siècle (3).
L’offre alimentaire y est majoritairement locale avec des aliments issus de matières premières récoltées ET fabriquées à moins de 100 km (4), et des recettes de terroirs authentiques. Il deviendra enfin naturel de s’attendre à ce qu’une sauce tomate provençale bio soit issue… de la Provence et non du Nord de la France. Les parkings sont généreux en place à vélos et réservent leurs meilleurs placements aux covoitureurs. Des micro-éoliennes urbaines et des panneaux solaires organiques visibles annoncent la couleur : la norme en écoconception est aux bâtiments zéro-énergie fournissant au quartier plus d’électricité qu‘ils n’en consomment (5) ! Des services gratuits de réparation collaborative de vélos, et de petit matériel sont proposés.
Le magasin est devenu connecté (6) en intégrant les nouvelles habitudes d’achats dites digitales. Avoir une information produit directement dans son nano smartphone logé près de l’oreille, commander sur son mobile, retirer en magasin en point relais ou se faire livrer directement chez soi est courant (7). La bio veille cependant à un contact humain authentique en formant des vendeurs coach de vie formés à la communication non violente (8) et en proposant des cours collaboratifs de cuisines, bricolage… et des Fab Lab (ateliers de fabrication numériques) animés par les consommateurs eux-mêmes. Les budgets de communications poursuivent ce travail de création de lien en délaissant les grands panneaux publicitaires de périphérie au profit des réseaux sociaux et de l’organisation d’événements sociaux festifs et de rencontres producteurs/consommateurs pour une vie culturelle et sociale intense (9).
La majorité des produits sont transformés sur place (pain, pâtes fraîches, pâtisseries, pizzas…) avec des artisans œuvrant sous les yeux des clients (le Leclerc italien Conad en est un exemple abouti, ou encore le Supermarché Manor Food (Genève qui propose 900 références de produits fabriqués sur place. L’hypermarché Lotte Mart à Séoul (Corée) propose quand à lui des salades cultivées dans le magasin même dans une « ferme verticale ».
Coté engagement social, des réductions sont accordées aux ménages en difficultés, et les jardins potagers bio du toit-jardin sont cultivés par des centres de réinsertion sociale. Le recyclage et le compostage des détritus sont assurés par le magasin même. Le magasin, ses fournisseurs, les clients et la collectivité sont liés par des participations financières variées et complexes dont le crowdfunding (2) et l’investissement solidaire citoyen.
Les transports de marchandise privilégient le mode fluvial ou les véhicules au gaz (10). Les livraisons en vélos au domicile même sont courantes.
Fin de de la 2ème partie, suite au mois de juillet 2014. (2/3)
Classés dans : Distribution bio Tous