La rentrée de la bio sera sous le signe de la RSE !

5 septembre 2017

Sylvain Boucherand PDG de B&L Evolution

A l’heure où les entreprises se doivent d’être responsables pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs et des parties prenantes, la RSE (Responsabilité Sociétale d’Entreprise) s’invite dans l’agenda de rentrée des chefs d’entreprise.

Un cadre qui se renforce et se précise

C’est l’actualité développement durable de la rentrée : le nouveau dispositif de publication d’une « déclaration de performance extra-financière » – anciennement rapport RSE ou reporting RSE – a été adopté par le gouvernement pendant l’été. Les entreprises de plus 500 salariés doivent expliquer comment elles prennent en compte leurs impacts environnementaux, sociaux et sociétaux, selon une quarantaine de thématiques précises.

Cela fait suite à un début d’année particulièrement riche pour la RSE. En effet, il a été marqué par l’adoption de la loi sur le devoir de vigilance, qui impose aux entreprises de plus de 5000 salariés de mettre en place un plan de vigilance vis-à-vis du respect des droits humains et de l’environnement dans leurs filiales et chaine de fournisseurs et sous-traitants. On pourrait également évoquer la mise en œuvre de la loi SAPIN 2 pour la lutte contre la corruption !

Alors certes, ces dispositifs concernent les grands groupes mais les entreprises de la transformation & distribution de la bio sont de plus en plus grandes et l’engagement des TPE et PME n’est pas en reste… loin de là ! La RSE devient une véritable tendance de fond.

Renforcer les valeurs de la bio

Le respect des personnes et de la nature fait partie intégrante de la philosophie de la bio depuis ses plus anciennes origines. Dans le cadre de leur quête de produits plus responsables – et même d’une économie plus responsable – les chefs d’entreprises du secteur bio trouvent dans la RSE le moyen de dépasser le cadre de la bio pour affirmer complètement leurs valeurs.

Nous le voyons sur le terrain, avec les entreprises que nous accompagnons sur la RSE : une PME familiale dans le secteur de la boulangerie dans le nord de l’Isère, une TPE (4 personnes) dans le secteur des plantes pharmaceutique dans le sud de la Drôme, une importante PME de Haute-Garonne dans le développement de cosmétiques ou encore une boutique parisienne ! La Responsabilité Sociétale des Entreprises se déploie partout en France.

Les attentes des consommateurs ou des clients-distributeurs sont de plus en plus fortes sur la RSE. Le label bio ne suffit parfois plus pour démontrer la responsabilité de l’entreprise et de ses produits… La RSE, avec son approche stratégique et transversale questionne l’entreprise et l’incite à poursuivre l’innovation dans les modes d’organisation et de management, dans ses produits ou services ainsi que dans ses relations d’affaires à l’échelle locale et nationale.

Il faut démonter ses valeurs, son implication locale, sa bienveillance vis-à-vis de ses collaborateurs, sans oublier bien sur la réduction de l’impact de ses produits sur l’environnement et la santé… La RSE ouvre ainsi des perspectives nouvelles pour les entrepreneurs qui souhaitent mettre leur entreprise au service d’une société plus durable. C’est le (meilleur) moyen pour les acteurs de la distribution spécialisée de se différencier des acteurs classiques de la grande distribution ou des nouveaux entrants sur le marché comme Amazon qui vient de faire une entrée fracassante sur le secteur de la bio aux USA– sans peut-être en intégrer toute la philosophie.

Comment s’y prendre ?

Pour l’entreprise qui souhaite s’engager ou pour celle qui a la volonté de poursuivre sa démarche RSE, il y a quelques étapes clés par lesquelles passer.

Pour l’aider à structurer sa démarche et se poser les bonnes questions, la direction de l’entreprise pourra choisir entre les différents guides, référentiels ou label sur la RSE, certains internationaux comme la norme ISO26000 et d’autres spécifiques comme le label RSE sectoriel « bioentreprisedurable ». Un diagnostic des enjeux, aussi appelé analyse de matérialité, pourra être effectué en s’appuyant sur ces outils ou avec l’aide d’un cabinet de conseil spécialisé. Cette phase nécessite de consulter et d’impliquer ses parties prenantes comme ses collaborateurs mais aussi ses clients, fournisseurs, partenaires ou association par exemple.

Les principaux axes stratégiques émergeront ainsi et il s’agira alors pour le chef d’entreprise d’arbitrer entre les priorités sur lesquelles travailler : l’innovation dans les produits ou processus de transformation ? la réduction des gaz à effet de serre ? de l’empreinte sur la biodiversité ? la mobilisation des clients et des territoires ? la sécurité des collaborateurs ? l’éthique dans les affaires et les partenariats avec les agriculteurs ? le management responsable ? le positionnement sur les marchés émergents ?

Viendra enfin la phase de mise en œuvre des projets, d’évolution des métiers puis de valorisation de ce nouveau positionnement pionnier. Comme pour tout projet de transformation, l’implication dans le temps et la vision du dirigeant seront la clé du succès.

On est souvent surpris par la richesse de l’approche RSE et de sa capacité à faire repenser l’entreprise, à la différencier des « business classiques » ou à affirmer ses valeurs !

Par Sylvain Boucherand, PDG de B&L évolution

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