Tribune de Pierre-Henri Cosyns, Président de Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine

27 octobre 2022

Le vignoble Bio progresse durablement et ancre le changement de pratiques des vignerons français


Pierre Henri Cosyns, Président de Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine

C’est désormais officiel : le vignoble Bio représente, en France, plus de 20% de la surface viticole. Alors que le gouvernement se fixe 18% de SAU Bio à horizon 2027, toutes filières confondues, la filière viticole se démarque donc en atteignant d’ores et déjà cet objectif. 

Plusieurs raisons expliquent ce record. La production de vins Bio a été tirée par une demande forte ces dernières années. Si les derniers chiffres de commercialisation accusent un temps d’arrêt, celui-ci n’est que temporaire. Le consommateur de vins biologiques est là, et bien là, et la demande repose sur des bases solides. La transformation du secteur viticole global, la prise en compte nécessaire des enjeux environnementaux expliquent aussi largement le dynamisme de la filière. 

Une consommation de vins biologiques solide, avec de belles marges de progression

On le sait désormais, grâce à de nombreuses études : le consommateur de vins biologiques est avant tout un consommateur de vin. Ce qui signifie qu’il recherche, en Bio, ce qu’il aime dans le vin : le plaisir (avec modération !), le terroir, l’appellation, la qualité, etc. C’est une excellente nouvelle pour la filière Vin Bio qui sublime ces valeurs avec une réponse environnementale sans equivoque.  Ainsi,  Le Vin Bio séduit les jeunes consommateurs, qui s’y intéressent davantage qu’au vin conventionnel.

Excellente nouvelle là aussi, lorsque l’on met en perspective le vieillissement des consommateurs de vin, et la concurrence, chez les jeunes, entre vin et autres alcools. Les vignerons Bio peuvent compter sur une clientèle rajeunie, qui ne demandent qu’à comprendre et apprécier les vins.

On le sait désormais, grâce à de nombreuses études : le consommateur de vins biologiques est avant tout un consommateur de vin. Ce qui signifie qu’il recherche, en Bio, ce qu’il aime dans le vin : le plaisir (avec modération !), le terroir, l’appellation, la qualité, etc. C’est une excellente nouvelle pour la filière Vin Bio qui sublime ces valeurs avec une réponse environnementale sans equivoque.  Ainsi,  Le Vin Bio séduit les jeunes consommateurs, qui s’y intéressent davantage qu’au vin conventionnel. Excellente nouvelle là aussi, lorsque l’on met en perspective le vieillissement des consommateurs de vin, et la concurrence, chez les jeunes, entre vin et autres alcools. Les vignerons Bio peuvent compter sur une clientèle rajeunie, qui ne demandent qu’à comprendre et apprécier les vins.

Par ailleurs, les vignerons Bio sont en capacité d’offrir une gamme variée, dans toutes les appellations, dans toutes les couleurs, et même dans tous les profils : vins traditionnels ou innovants, il y en a pour tous les goûts, et pour tous les portefeuilles. Sur les différents territoires viticoles, les vignerons Bio ont toujours été précurseurs, sortent des sentier battus, expérimentent, et innovent par des cuvées originales, disruptives et même oubliées . 

En tant de crise, savoir que la consommation de vins biologiques repose sur des fondamentaux aussi forts est rassurant. Les marges de progression sont importantes : les magasins Bio représentent environ 10% du chiffre d’affaires de la filière : progresser sur ce segment est possible et souhaitable. D’autant plus qu’en magasin Bio, l’accompagnement au choix est possible, ce qui n’est pas le cas, à l’inverse, en grande distribution. En tant que Président de Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine, je suis persuadé que notre filière doit pouvoir proposer aux magasins Bio des outils simples d’accompagnement, pour qu’ils puissent délivrer à leurs clients l’information qu’ils recherchent sur les vins biologiques. Nous nous y attèlerons rapidement au sein de France Vin Bio, notre fédération nationale.  

La vigne Bio, championne du changement, va se développer encore

Certains considèrent qu’avec ses 20% de surfaces, la vigne Bio aurait atteint une espèce de « plafond de verre », passant d’un marché « de niche » à un marché « de niche », simplement plus grand. C’est à mon sens une erreur profonde. La demande sociétale qui pousse la viticulture à changer de pratiques est bien ancrée.  Les consommateurs, les riverains, les salariés agricoles, etc. exigent que leur santé soit prise en compte, et ils ont raison. La viticulture française est donc en train d’opérer une mue durable. Ce changement est désormais intégré dans la réflexion des appellations. A horizon 2030, on ne pourra plus produire du vin d’appellation sans respecter des critères environnementaux. Pour beaucoup de viticulteurs conventionnels, la marche vers la Bio n’est plus une hérésie. Lorsqu’on arrête le désherbage chimique, lorsqu’on renoue avec les pratiques ancestrales d’observation de sa vigne, le passage en Bio devient une simple suite logique. Je prédis donc qu’en 2027, la vigne Bio représentera certainement 30 à 40% des surfaces viticoles en France. Comme c’est déjà le cas en Alsace, en Corse, etc.

Préserver nos acquis, continuer à progresser, ENSEMBLE

Cette superbe dynamique, la filière Bio l’a construite, en suivant une ligne claire : préserver la planète, faire plaisir au consommateur. Cette ligne qui nous guide doit sans doute s’étoffer. Interroger la place de l’alimentation dans le panier des Français est un défi que la filière doit relever. Le bien manger, le bien vivre, de la production à l’assiette, sont des mantras que nous devons rappeler avec force. Considérer que la baisse du pouvoir d’achat justifie une politique de « discount » est une stratégie à courte vue. Nous y perdrons tous. Un prix bas, comme le pratique par exemple la grande distribution, c’est séduire le consommateur avec ce qui fera sa perte. Un prix bas, c’est une menace pour l’emploi agricole, et pour tous les emplois de la chaine agricole, alimentaire et de distribution. C’est la promesse de voir disparaître un modèle d’exploitation familiale, au profit de géants de l’agribusiness. C’est une atteinte à une production plus locale. Je pense qu’il nous faut faire preuve d’une ambition plus importante, en travaillant tous ensemble à ce que la Bio soit accessible pour tous. Non pas en baissant les prix, mais en réussissant à convaincre le consommateur que ce qu’il y a dans son assiette est précieux, que cette alimentation préserve sa santé, son emploi, et la planète. C’est un chantier ambitieux, j’en ai conscience, mais les producteurs doivent s’en emparer, pour proposer à leurs partenaires des outils pédagogiques, des débats, des actions, qui peuvent transformer cette utopie en réalité concrète. 

Le vin Bio est un atout pour toute la filière Bio. Chaque cuvée exprime une singularité,  des convictions tenaces, le périple d’un homme, d’une femme ou d’une famille. Les vignerons Bio savent raconter « leurs vins » au consommateur. Un storytelling qui est l’outil parfait pour communiquer sur l’Agriculture Biologique et défendre une vision qui est à la hauteur des enjeux sociétaux et environnementaux. 

Pierre-Henri Cosyns, Président de Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine

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