Tribune libre de Christelle Chapteuil, Présidente de Synadiet

30 mai 2018

En France, 64 % des compléments alimentaires comprennent au moins une plante. Alors que nos produits sont historiquement connus pour les vitamines et minéraux, le marché fait aujourd’hui la part belle aux plantes sous l’impulsion d’un consommateur en recherche de produits naturels.

Qu’ils soient pour le sommeil, le stress, la digestion, ou encore la vitalité, les compléments alimentaires à base de plantes constituent en effet des solutions non-médicamenteuses qui permettent de favoriser le maintien en bonne santé et d’éliminer les inconforts du quotidien.

Nos entreprises ont développé une véritable expertise sur les plantes. 7 962 emplois en France sont liés à ce marché qui représentent 960 millions d’euros de chiffre d’affaires. Alors que ce marché a tout pour continuer à croître, nous sommes très contraints par le cadre réglementaire.

Le cadre européen d’évaluation des allégations se révèle inadapté. En conséquence, en 2010, la Commission européenne a placé les allégations de santé relatives aux plantes « en attente ». Depuis, le système d’évaluation de ces allégations est en pause. Même si les industriels ont le droit d’utiliser une liste d’allégations en attente, celle-ci ne reflète plus l’état de la science et les avancées de l’innovation.

Une allégation a pour but d’informer le consommateur sur les propriétés et les particularités d’un produit. Aujourd’hui, force est de constater que de nombreuses plantes efficaces ne bénéficient pas d’allégations, ou d’allégations adaptées. Cette situation conduit à une information partielle du consommateur, les industriels se retrouvant limités par ce qu’ils peuvent dire. De même, l’innovation est extrêmement contrainte, les industriels n’ayant pas la possibilité de valoriser leurs études vis-à-vis de leurs consommateurs.

C’est pour ces raisons que Synadiet se bat depuis de nombreuses années au niveau européen afin de mettre en place un système d’évaluation des allégations adapté aux plantes. Notre syndicat défend la création d’un cadre réglementaire harmonisé spécifique sur les produits à base de plantes : reconnaissance de la tradition, gradation des allégations, qualité et sécurité des produits, liste harmonisée des plantes présentes dans les compléments alimentaires …

Parce que nous sommes convaincus que seule une telle refonte du cadre européen répondra à la fois aux exigences de sécurité du consommateur et de soutien à l’innovation, nous continuerons à porter ce projet. Depuis 2015, la Commission européenne réévalue le cadre réglementaire entourant les allégations sur les plantes. Il s’agit d’une opportunité unique de faire valoir notre position. C’est pourquoi nous sommes en relation régulière avec les autorités européennes.

Il reste essentiel de faire reconnaître l’existence d’une catégorie de produits de santé différente de celle du médicament, dans sa composition, dans son utilisation et surtout dans son évaluation.

Tribune libre de Christelle Chapteuil, présidente de Synadiet

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