Valoriser l’origine France : une nécessité pour pérenniser l’équilibre de la filière céréales bio
D’après l’Agence Bio, la filière Grandes Cultures compte, fin 2018, plus de 500 000 hectares engagés en bio dont 38 % encore en conversion. Ces dernières années, cette filière est particulièrement en croissance avec des conversions nombreuses ; les surfaces engagées en bio ont plus que doublé en cinq ans. En 2018, les surfaces en 1ère année de conversion (C1) représentent 110 000 hectares ; volume qui pourra être collecté en bio en 2020/21.
La collecte de cette année est bonne, malgré une sécheresse cet été dont ont pâti les cultures plus tardives, le soja, le sarrasin et le maïs sur certaines régions. Néanmoins, les opérateurs de la filière sont satisfaits : les rendements sont très corrects et les blés de bonne qualité. Notons qu’en 2018[1], les céréales représentaient près de 80 % des volumes de grandes cultures collectés. Il s’agissait en majorité du blé tendre (36 % des volumes de céréales collectés), suivi du maïs (25 %), du triticale (15 %) et de l’orge (9 %).
La France a longtemps importé des céréales biologiques, notamment du blé meunier, pour répondre à la demande des transformateurs et du marché. Aujourd’hui et notamment cette année, où la récolte est bonne, l’autonomie est atteinte sur la plupart des cultures. L’équilibre en blé meunier est quasiment atteint et devrait l’être l’année prochaine.
La demande est également dynamique pour les principaux débouchés de la filière céréales françaises que sont le marché de l’alimentation humaine (rayon épicerie et petit déjeuner notamment) et de l’alimentation animale – principalement les poules pondeuses.
Un équilibre à consolider
Le nouveau défi de la filière sera de maintenir un équilibre entre l’offre et la demande, notamment en blé meunier, en favorisant l’origine France pour les transformateurs qui travaillent encore avec du blé importé et en continuant à dynamiser le marché. Des potentiels importants sont intéressants du côté de la boulangerie artisanale et de la restauration hors foyer.
En effet, comme l’explique cet article, l’équilibre peut s’avérer particulièrement fragile et il sera nécessaire, ces prochaines années d’absorber les volumes des nouvelles conversions.
Afin de pérenniser les surfaces en céréales récemment converties, les opérateurs de la filière devront proposer aux agriculteurs des prix rémunérateurs et des débouchés pour l’ensemble de leur rotation, sachant qu’elle est plus longue et diversifiée qu’en conventionnel. Pour cela, la contractualisation pluriannuelle semble être une stratégie gagnant–gagnant car elle sécurise à la fois les agriculteurs et les transformateurs. De nombreux opérateurs historiques de la filière bio se tournent vers des partenariats de long terme en mettant en place des filières équitables nord- nord. Cela peut être valorisé auprès des consommateurs qui recherchent, de plus en plus, des produits locaux et des filières qui permettent aux producteurs français de gagner leur vie.
Pour en savoir plus : La filière céréales bio, à l’équilibre, à condition de privilégier l’origine France
Auteur :
Célia Dupetit
[1] Chiffres issus de l’article Perspectives Agricoles n°459, octobre 2018 et rassemblés pour la 2ème rencontre des grandes cultures bio le 22 janvier 2019 à Paris (ITAB – Arvalis – Terre Univia) – http://www.itab.asso.fr/downloads/evenements/recueil_2eme_rencontres_gdes_cultures_pl_1.pdf
Classés dans : Agriculture bio Tous